Vers la fin de septembre on aurait dû procéder à la récolte des carottes, mais la terre était tellement durcie qu’elle pouvait à peine être entamée par un fort brabant ; les feuilles des carottes et des betteraves tombaient flétries. Les chataignes, sans excepter celles qu’on appelle Marons, contiennent un suc gras & terrestre, qui les rend trés-difficiles à digerer : elles abondent sur tout en un sel tartareux, fort contraire aux mélancoliques, & à tous ceux dont les humeurs trop grossieres ont peine à circuler. Si lamentables qu’elles fussent, elles le réjouissaient ; car on marchait au communisme. Sa première pensée, à la nouvelle des troubles, avait été tout de suite : « Si le Roi était libre, il serait bien vite le maître ; » la seconde, liée à celle-ci sans interruption : « Il faut que le Roi soit libre ; » d’où l’acte immédiat, soudé à la pensée et qui la continue et en qui elle s’achève, car les esprits de cette trempe sont par-dessus tout des caractères, et, pour eux, la pensée est le commencement de l’action. En comptant que 2 livres ⅔ de racines de carottes contiennent autant de substance alibile qu’une livre de foin, et que 10 livres de feuilles représentent également une livre de foin, on trouve qu’un hectare de carottes en récolte secondaire procure, pour les animaux, autant de substance nutritive que 94 quintaux métriques de bon foin, et que cette quantité s’élève à 150 quintaux métriques si les carottes sont cultivées seules.
Les autres soutiennent que le sarclage ne doit être exécuté qu’au moment où les mauvaises herbes commencent à fleurir : ils disent, pour étayer leur opinion, que la végétation des parasites, loin de nuire aux carottes, favorise leur accroissement en couvrant la terre de leur ombrage, et en empêchant le sol de se resserrer, et d’empêcher l’alongement et le développement des racines. Il y a lieu de croire que dans la grande culture le même moyen, ou l’emploi de cendres répandues à la volée de la même manière, tout en préservant les jeunes carottes, profiterait plus tard à leur développement. Les carottes en récolte principale ont atteint tout leur développement vers la fin de septembre ; celles qui n’ont été cultivées que comme récolte accessoire et supplémentaire n’arrivent à maturité que vers le milieu d’octobre. Les carottes semées au milieu d’une autre récolte se traitent à peu près comme celles semées en récolte principale, à l’exception que les binages se font à la main. C’est un fait bien reconnu, que la terre qui doit rapporter des carottes ne donnera qu’un produit insignifiant si elle n’est pas bien amendée ; c’est un fait également incontestable, qu’une terre fraîchement fumée avec du fumier d’étable donne aux racines une odeur désagréable ; que les plantes se bifurquent et ont à combattre l’influence des herbes parasites dont le fumier a apporté les germes dans le sol ; et plus d’une fois les carottes, épuisées dans la lutte, ont été forcées de céder la place : c’est ce qui arrive fréquemment quand la main de l’homme ne vient pas à son secours.
On convient généralement que la terre devra être labourée pour les carottes, aussi profondément que possible, parce que de toutes les plantes sarclées c’est celle dont les racines traversent la plus grande épaisseur de terre. Les carottes auxquelles on n’avait pas encore touché commencèrent à végéter de nouveau, produisirent un chevelu blanc et abondant ; les racines augmentèrent d’épaisseur, et celles qui furent arrachées les dernières étaient ⅓ plus grosses que celles qui l’avaient été auparavant. Ici il n’est guère possible d’opérer la semaille en lignes : mais ce qu’on perd sous ce rapport, on le récupère largement par la diminution des frais de sarclage, qui ne sont plus aussi nécessaire que si la plante eût été semée seule. Les carottes semées en lignes peuvent s’arracher avec la charrue, indiquée précédemment. § iv. - Culture des carottes. La culture de cette plante s’est peu répandue, quoique dans certaines contrées, et notamment dans quelques cantons de la Bretagne, on en ait obtenu de très-hauts produits. On cultive deux espèces de Panais (Pastinaca sativa, Lin.), en anglais Parsnep ; en allemand, Pastinake ; en italien, Pastinaca, en espagnol, Zanahoria (fig. 641) : le Panais rond, aussi nommé sucré à cause de ses propriétés comme plante culinaire ; il est peu cultivé hors des jardins ; - le Panais long, cultivé principalement pour les bestiaux dans la Bretagne, dans les îles de Jersey et de Guernesey, etc.
Quelques auteurs conseillent de regarnir les places vides en y plantant des carottes prises soit dans le champ même, soit dans une pépinière : cette méthode est peu pratiquée. Ordinairement, après cette façon, les plantes prennent un accroissement rapide ; les rangées se dessinent, et on peut dès lors faire fonctionner la houe à cheval autant de fois que le demande l’état de la terre sous le double rapport de l’ameublissement et de la propreté. On procède ensuite à l’éclaircissage du plant dans les places trop garnies : on enlève tous les débris rassemblés par le hersage ; on bine autant de fois qu’on le juge à propos. Avant de répandre la semence, on aura la précaution de laisser germer et lever les graines de plantes nuisibles qui se trouvent à la superficie et de les détruire par un léger hersage, répété plusieurs fois. Elle se jeta dessus avec un appétit d’ogresse ; et elle en avait abandonné la littérature, le socialisme, « les doctrines consolantes et les utopies généreuses », le cours qu’elle professait sur la Désubalternisation de la femme, tout, Delmar lui-même ; enfin, elle offrit à Dussardier de s’unir par un mariage.